Avec l’arrivée d’un bébé, toute l’organisation de ma vie a changé. Mais le plus dur, je trouve, c’est la fatigue que ça engendre.
Avant la naissance de mon fils aîné, je pouvais me coucher tard ou tôt, me lever quand je le voulais. Je n’avais pas d’impératif, et si j’étais grognon par manque de sommeil, ça ne m’impactait pas autant.
Moi qui ne m’endormais qu’en regardant des vidéos sur ma tablette, je finissais désormais par sombrer dès que ma tête touchait l’oreiller. Les heures à le bercer dans la journée, m’occuper d’un jeune chien en parallèle… Je découvrais ce qu’était l’épuisement.
Mais être mère, ce n’est pas seulement une fatigue physique, c’est aussi une fatigue mentale : vérifier qu’il respire la nuit (il m’est arrivé de me lever juste pour poser ma main sur son ventre), l’occuper en journée quand il ne veut pas dormir, le stimuler, éviter qu’il se blesse, surveiller le chien, penser aux affaires pour la nounou, et à tout ce qu’implique la moindre sortie extérieure. La fameuse charge mentale.
Au final, j’ai été moins fatiguée mentalement à l’arrivée de mon deuxième fils (qui a 2 mois et demi au moment où j’écris ces lignes), car mon cerveau avait déjà “encaissé” cette transition. Préparer les affaires du premier ou du deuxième ne change plus grand-chose. Ce qui est le plus épuisant avec deux, c’est quand ils pleurent et réclament quelque chose en même temps… Et cette culpabilité de ne pas pouvoir être à deux endroits à la fois, ça m’épuise.
Pour l’instant je n’ai pas encore eu de nuit chaotique avec les deux malades, et je croise les doigts pour que ça n’arrive pas. En revanche, mon corps est rincé de la deuxième grossesse, avec un aîné à gérer, et une deuxième césarienne… mais ça, ce sera pour un autre article.
Tout ça pour dire que j’ai dû apprendre à reconnaître mes différents états de fatigue, physique et mentale. Et surtout, à les accepter sans culpabiliser. Je n’ai pas de baguette magique pour faire disparaître la fatigue, mais j’essaie d’appliquer certaines choses pour éviter le chaos total dans mon corps et dans ma tête.
Le sommeil
On nous dit souvent : « Tu n’as qu’à dormir en même temps que bébé ». Oui… mais non. Quelle frustration de voir la journée filer sans rien avoir fait ! Et puis dormir sur commande, je ne sais pas faire. Sans compter que si l’aîné est à la maison, impossible de faire une sieste tranquille.
Mais je dois avouer qu’une sieste de 15-20 minutes en début d’après-midi, quand c’est possible, ça rebooste vraiment.
Heureusement, il n’y a pas que les siestes pour récupérer de l’énergie. Miser sur la qualité du sommeil, plutôt que sur la quantité, ça compte aussi : un bon lit, un rituel de coucher, limiter les écrans avant de dormir (le plus dur pour moi !). Je perds un temps fou à scroller dans mon lit, et je sens que ça impacte ma nuit ensuite… Mais bon, cette décharge de dopamine instantanée après une grosse journée fait tellement de bien. Pas facile d’arrêter.
L’activité physique
On pourrait croire que le sport fatigue encore plus, mais c’est l’inverse : ça vide la tête et ça libère des endorphines qui détendent. On a tous déjà eu la flemme d’aller à une séance… pour finalement se dire en rentrant : « Ahhh j’ai bien fait, je me sens mieux ! »
Moins de douleurs dans le dos, meilleure estime de soi, ça aide à retrouver un peu son corps d’avant (même si ce n’est pas une fatalité).
Alors oui, trouver le temps n’est pas simple. Si bébé est allaité, si personne ne peut garder les enfants… ça complique. Mais soyons honnêtes : parfois, c’est aussi la flemme (moi la première).
Ce que je fais : si je ne peux pas aller à la salle ou à la piscine, je vais marcher avec bébé en portage, le chien, et le grand de 2 ans et demi. Nous n’avons pas de jardin, donc la promenade est l’occasion de prendre l’air en famille et d’aider le grand à mieux dormir la nuit. J’essaie de viser 6000 pas par jour, soit 30 à 45 minutes de marche, le matin ou vers 17h45, juste avant le tunnel du soir.
Sinon, j’aime aussi les vidéos YouTube de taïchi, pilâte ou même danse post-accouchement. Attention, après une césarienne, je reste très douce et à l’écoute de mon corps. Quand bébé est petit, je peux le poser sur son tapis d’éveil, mais avec un plus grand, mieux vaut profiter d’un temps de sieste, ou noter les exercices sur une feuille et les faire pendant qu’il joue. Il prendra plaisir à vous voir faire, les enfants sont très curieux et souvent ils finissent par participer.
Bien sûr, le top, c’est une séance dehors avec des amis pendant que quelqu’un garde les enfants. Mais ce n’est pas toujours possible.
Nourrir son corps et son cerveau
Quand bébé réclame les bras, il m’est arrivé de sauter des repas. Mais c’est primordial de manger régulièrement : pour l’énergie, l’humeur, et aussi pour ne pas se transformer en Gremlins.
Mon astuce : le portage ! Bébé est bien, il regarde partout ou il dort et moi j’ai les deux mains libres.
Privilégiez des petits boosts naturels : fruits, oléagineux (super pour le cerveau !), et surtout boire assez. Pour l’allaitement et pour éviter les migraines, c’est indispensable. (Je dis ça mais j’oublie souvent… et c’est mon corps qui me rappelle à l’ordre. Je devrais vraiment investir dans une gourde de 2L et me forcer à la finir dans la journée.)
S’accorder de vraies pauses
On peut clairement dire que le “métier de maman” est un boulot à plein temps. Franchement, je suis moins fatiguée après une journée au travail qu’après une journée entière à la maison ! La différence ? Au travail, j’ai de vraies pauses.
Si vous le pouvez, profitez des siestes, ou du moment où votre conjoint / famille prend le relais, pour vous accorder ne serait-ce que 5 à 15 minutes pour vous. Ça change tout : écouter de la musique, méditer, prendre une douche chaude, scroller sans culpabiliser…
Bref, souffler. Ne remplissez pas chaque minute libre par des tâches. Votre bien-être compte, et si vous êtes bien, vos enfants le seront aussi.
Déléguer et demander de l’aide
Si vous le pouvez, partagez les tâches ménagères avec votre partenaire. Oui, il a peut-être eu une grosse journée, mais vous aussi. Bébé dans les bras toute la journée, ce n’est pas du repos ! Alors 15 minutes à s’occuper de lui, c’est gagnant-gagnant, vous serez de meilleure humeur. Je dis ça sur le ton de la rigolade bien sûr. Mais on voit passer tellement d’histoires sur les réseaux.
Pour ma part ma grand mère de 82 ans vient le mercredi matin et elle joue avec mon fils, ce qui me permet de me doucher tranquillement ou de plier du linge et faire quelques tâches ménagères. Oui j’ai énormément de chance d’avoir une mamie qui a la pêche, elle va dans le parc avec mon fils et elle rentre même dans sa cabane en carton. Ma mère et mes beaux-parents habitent également à moins de 15 minutes . C’est un luxe énorme.
Et pourquoi pas une baby-sitter, même pour une heure ? Si vous n’êtes pas à l’aise de laisser bébé, vous pouvez rester à la maison, mais au moins souffler un peu.
Et surtout : accepter que tout ne sera pas parfait. Au moins pendant quelques semaines ou mois le temps de trouver votre rythme.
Prendre soin de sa santé mentale
N’ayez pas peur d’exprimer ce que vous ressentez. Si votre conjoint ne comprend pas tout, parlez à des amies ou à d’autres mamans. Vous n’êtes pas seule.
Et attention au baby blues ou à la dépression du post-partum : il n’y a aucune honte à demander de l’aide professionnelle.
Se rappeler que ce n’est qu’une phase
On dit : « Petits enfants, petits soucis ; grands enfants, grands soucis. » Oui, mais les grands savent s’habiller, se laver, manger seuls… ce n’est pas la même charge mentale. Alors avec mon deuxième, quand je le berce et qu’il ne veut pas dormir, je me répète : « Je n’aurais pas d’autres enfants, profite il grandit déjà tellement vite »
Voilà, j’essaie d’appliquer tout ça au quotidien. Ce n’est pas magique, et il y a des jours plus durs que d’autres. Mais ce qui compte, c’est l’amour. Prenez soin de vous. Vous n’êtes pas seules.
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