Il y a quelques mois, je ne connaissais pas le terme de “tunnel”, et pourtant, il est vraiment représentatif de ce passage de la journée : le fameux 18-21h.
Ce moment où tout s’enchaîne, et où si tu rates le wagon, ton organisation est mise à mal.
Tu es contente de retrouver tes enfants après le travail (ici, c’est le retour de la nounou pour le grand et bientôt pour le petit aussi). Mais tu sais que ta mission commando commence dès que tu te gares devant la maison. Et quand ce créneau est ritualisé, le tunnel s’applique aussi bien la semaine que le week-end… et même pendant les vacances.
Le déroulé classique de notre tunnel du soir
● 17h30 : Récupérer les enfants chez la nounou
● 17h45 : Sortir le chien 20/30 min avec deux enfants (même s’il pleut)
● 18h15 : Jouer avec les enfants, préparer le repas et la gamelle du lendemain pour chez nounou
● 19h00 : Faire manger les enfants et débarrasser la table
● 20h00 : Selon le jour, bain ou jeux calmes
● 20h30 : Coucher des enfants avec plusieurs histoires
● 21h00 : Ranger le salon et faire la vaisselle si pas eu le temps avant
Évidemment ce sont les grandes lignes. Certains soirs, nous sommes deux pour gérer, d’autres, je suis seule si le papa a du travail. Parfois je m’absente au moment du coucher pour aller au sport… mais depuis l’arrivée du deuxième, ce n’est pas encore arrivé.
Pourquoi ça épuise autant ?
Quand on voit le planning on comprend aisément que l’épuisement provient de la concentration sur 2/3 heures de tâches domestiques, charge mentale et gestion des enfants (et du chien).
Mon fils aîné est souvent surexcité au retour de la nounou, il a encore besoin de se dépenser, quitte à être complètement rincé. Et là, c’est le pire : en fin de batterie chez un enfant il y a un regain d’énergie incontrôlable, le risque de chutes, de crises et de larmes est fortement augmenté.
Cumulé bien sûr avec notre propre fatigue de la journée au travail, ça devient explosif.
Et puis, il suffit de “rater le wagon” : prendre du retard, être perturbé par un appel qui s’éternise, une crise qui dure, l’enfant qui ne veut pas manger. Résultat : tout le reste de l’organisation va être mise à mal et tu risques de décaler l’heure du coucher .
Mais soyons honnêtes, même si on aime fort nos enfants on a aussi envie qu’ils dorment pour souffler et avoir notre petit moment rien qu’à nous, regarder une série, aller sur le pc, prendre une bonne douche. Et l’on a pas envie de réduire ce temps pour nous qui est nécessaire à notre bien être mental.
N.B : quand tu passes la soirée en famille ou chez des amis, tu sais très bien que si tu ne respectes pas certains horaires, la nuit peut vite tourner au cauchemar. Et le pire : rater la sieste de l’après-midi. Ici, plus mon fils est épuisé, plus le soir est difficile, plus le coucher sera chaotique et les réveils nocturnes seront garantis. Aujourd’hui, à 2 ans et demi, on peut décaler un peu son coucher, mais pour le petit, c’est une autre histoire.
Les émotions des parents
Parfois, j’ai l’impression d’être dans le film « Un jour sans fin » : chaque soir, le même combat, avec quelques variantes, mais toujours les mêmes grandes étapes.
Tu as ce sentiment de courir couplé à la frustration de ne pas profiter pleinement du temps avec tes enfants.
Pour ma part je ressens de la culpabilité quand je perd patience. Quand je vois qu’on arrive pas à remettre le train sur les rails et que le chaos prend le dessus.
Car oui évidemment tous les soirs ne sont pas “parfaits” et dans un sens heureusement, nous ne sommes pas des robots et chacun à ses émotions.
Petites stratégies pour survivre au tunnel du soir
● Anticiper : sortir le chien avant d’aller chercher le grand (surtout s’il pleut), ça libère du temps ensuite.
● Simplifier les repas : plats rapides ou cuisiner en plus grosse quantité la veille.
● Mettre des rituels fixes : le timing à ne pas louper selon moi c’est 19h00 le début du repas, si mon fils est trop fatigué c’est encore plus dur de le faire manger et l’on prend encore plus de retard sur l’heure du dodo.
● Impliquer les enfants : le mieux pour éviter de devoir tout ranger une fois qu’ils dorment et pour les responsabiliser aussi c’est de tourner le rangement au jeu avant de monter pour le coucher.
● Se relayer avec le conjoint : quand c’est possible c’est sûr qu’être à deux pour faire toutes les tâches c’est le plus agréable, on n’est pas obligé de sortir les deux enfants dehors, s’il fait pas beau c’est encore plus simple. Et pour le coucher ça part en relais si l’on arrive pas à les endormir.
● Accepter l’imperfection : ne pas avoir tout ranger au millimètres près ce n’est pas gênant, bon sauf si ton conjoint est maniaque sur les bords et que son bien être en dépend, mais on se comprend. Avoir un peu dépassé l’heure du dodo ne va pas forcément engendrer une nuit pourrie. Et la vie tout simplement n’est pas un long fleuve tranquille et l’on se doit parfois de se faire porter.
Prendre du recul
J’imagine que le tunnel du soir est une phase. Qu’il évoluera avec le temps, mais ça je ne peux pas vous dire mes deux enfants sont en bas âge.
Il y a des soirs où la cuisine n’est pas élaborée, on mange du surgelé et des conserves et c’est aussi une façon de lâcher prise.
Être épuisée n’est pas un échec, demain sera un autre jour, je trouverais peut être des façon d’améliorer encore le tunnel et de vivre encore mieux ce marathon. Mais si ce n’est pas le cas, tant pis il y a pleins d’autres moments pour profiter à fond du temps avec eux.
Le tunnel du soir est éreintant, mais il est également rempli de petits moments tendres et rigolos malgré tout. Courage à vous, et l’heure du dodo finit toujours par arriver .
❤